Serious Game, un outil pédagogique

Organisé par l’enseigne Cdiscount en décembre dernier, l’Agile Day rassemblait plusieurs experts autour de la notion d’agilité au travail et dans les organisations. Lors des différentes tables rondes et conférences, onepoint s’est intéressé de près aux usages des Serious Games.

Pourquoi ces jeux rencontrent-ils un écho favorable en entreprise ? Quelles sont les dernières tendances ? Pour quel public ? Retour d‘expérience.

Des jeux en entreprise, vous êtes sérieux ?

Oui. Loin d’être un simple effet de mode, les Serious Games sont de plus en plus utilisés dans les organisations pour former les collaborateurs, de façon ludique et interactive ; c’est là tout l’intérêt de ces jeux, qui reprennent les codes des jeux vidéo – scénario, graphisme – pour les transposer dans l’univers professionnel. Les Serious Games sont des jeux virtuels, à but pédagogique, utilisés notamment en formation, précise Nicolas Berry, designer-scénariste au sein des équipes onepoint.

Disponibles sur ordinateur, mobile ou tablette, ces jeux permettent de tester les connaissances des collaborateurs sur un sujet précis, et d’en cerner les manquants. « Grâce aux Serious Games, l’apprentissage devient plus ludique, plus pertinent et surtout plus efficace, car la mémoire et la créativité sont stimulées ! »

Storytelling : l’art de raconter une histoire

Comme dans un vrai jeu vidéo, le Serious Game déroule un scénario, avec des personnages, une histoire centrale, des missions, des énigmes à résoudre… « Nous sommes réellement sur le principe de la gamification, explique Nicolas Berry. « Si vous répondez juste, vous gagnez alors des points et des récompenses, et le score final précisera votre niveau. Ce score permettra ainsi de mieux cerner les acquis et les axes d’amélioration. »

Lors de l’Agile Day, nous avons pu repérer les évolutions du Serious Game et de la gamification. Première grande tendance : le storytelling qui apporte une vraie plus-value au jeu.

Pas question en effet d’avoir un scénario sans profondeur. L’idée est vraiment de raconter une histoire, avec un fil rouge, tout en y intégrant le message pédagogique, les objectifs…

Comme toute histoire, il y aura donc un cadre, des personnages clés, un début, une fin et bien entendu une intrigue, qui contient le message clé et demande une réponse de la part de l’apprenant. Un storytelling bien travaillé est gage d’une meilleure implication en interne.

Quel Serious Game ? Pour quel projet ?

« Un bon Serious Game doit passer avec succès les filtres de la création » confie Laurène Ribière, consultante en change management.

Quel type de Serious Game choisir ? Pour quels projets ?

Ensuite, il convient de bien définir les objectifs à atteindre, d’identifier le cadre (team building, développement personnel, formation…), clarifier les efforts à fournir pour les participants en termes d’engagement, d’implication émotionnelle, psychologique…

En somme, une bonne mécanique de jeu doit être mûrement réfléchie en amont, selon la thématique à aborder.

Formation, tri des déchets, sensibilisation au développement durable… Autant de thèmes qui se prêtent au Serious Game.

Chez onepoint, nous avons déjà développé des Serious Games sur le Cybershield, la RGPD et aujourd’hui, nous travaillons notamment sur un jeu concernant les premiers secours. Ce prototype doit nous permettre de tester toutes les nouvelles techniques, en termes de conception, de scénario et d’ergonomie, avec une mise en ligne prévue dans un futur proche.

Parmi les bonnes pratiques repérées lors de l’Agile Day, « le Domain Driven Design » (DDD) est une méthodologie de compréhension du vocabulaire qui propose un langage commun, utilisé par tous les collaborateurs impliqués dans le développement d’un Serious Game.

« Chaque métier a son propre jargon et ses propres codes », relate Nicolas Berry. Le DDD vise à fournir un langage clair, partagé par tous, pour éviter la confusion et rendre la communication fluide, pertinente, avec une meilleure compréhension.

Serious Game en 3D

Et demain ? Le Serious Game devrait entrer dans l’ère de l’intelligence artificielle (IA) et de l’immersion totale. Des travaux sont en cours, et on peut imaginer des scénarios immersifs qui plongeront littéralement les collaborateurs dans une thématique pour en devenir acteur. « l’IA devrait également apporter davantage de personnalisation avec une approche cognitive encore plus poussée, » détaille Laurène Ribière.

Dans les années à venir, l’agilité par le jeu est amenée à se développer dans le monde des entreprises, pour mieux développer l’intelligence créative et collective, mais aussi pour faciliter les recrutements, les parcours d’intégration, l’appropriation des changements, une nouvelle organisation. Les possibilités sont nombreuses.