Tests en TI

L’informatique s’est immiscée dans nos vies, aussi bien professionnelles que personnelles, au point de devenir indispensable au bon fonctionnement de multiples tâches quotidiennes. Son omniprésence l’a rendue invisible. Pourtant, les attentes par rapport à cette technologie sont importantes.

Le mise à l’essai, maillon central de la révolution technologique mondiale

Une expérience dégradée est tout de suite perçue comme une perte de temps, un dysfonctionnement insupportable. Or, l’informatique, pour contenter, voire devancer les besoins de l’ensemble de ses « clients » et leur proposer des expériences utilisateurs satisfaisantes, doit relever de nombreux défis.

La mise à l’essai, en tant qu’expertise, est un maillon central du cycle de livraison. Elle contribue fortement à l’atteinte d’objectifs toujours plus exigeants, et permet une adaptation constante aux nouveaux enjeux de conformité et aux besoins opérationnels de fiabilité, de performance et d’ergonomie. Elle est aussi garante des impératifs réglementaires et de sécurité.

L’organisation agile se manifeste par la mise en place massive de cycles de développement de plus en plus courts qui présentent l’avantage de réduire au maximum le délai de lancement. De cette organisation est né l’essai agile. Tous les acteurs concernés sont ainsi rapprochés à travers la mise en place d’usines d’intégration continue et d’usines d’essais.

Demain, les projets liés à l’intelligence artificielle, aux mégadonnées ou à la 5G comporteront tous un volet « qualité », fondé sur la mise à l’essai. En tant qu’expertise, la mise à l’essai est vite amenée à intégrer ces nouveaux contextes pour atteindre l’exigence requise et être, plus que jamais, source de valeur.

Les nouveaux enjeux de la mise à l’essai

La mise à l’essai se confronte à de nouveaux enjeux. Des services de plus en plus complexes voient le jour et évoluent à toute vitesse. Ces expériences privilégient et favorisent l’interconnexion des environnements et l’hétérogénéité des offres. L’exemple des prestations combinées (avion + hôtel + location voiture) ou l’omnicanalité en sont de bonnes illustrations.

L’essor prévisible des objets connectés, déjà plus nombreux que les êtres humains, ainsi que l’apparition sur le marché de robots de plus en plus sophistiqués obligeront les responsables de mises à l’essai à relever de nouveaux défis. Une fois encore, les aspects de sécurité et de confidentialité seront au cœur des périmètres de validation.

En parallèle, les réseaux sociaux et les sites de commerce électronique, combinant les rôles « clients/fournisseurs », redistribuent en permanence les rôles entre acheteurs et vendeurs. Airbnb, eBay et Kijiji en témoignent. Ces mouvements innovants dans les rapports marchands nécessitent une réelle simplicité d’usage, associée à une performance et à une sécurité irréprochables. Autant de défis que les responsables des mises à l’essai devront relever grâce à leur créativité et à leur capacité d’adaptation.

La méthodologie au cœur de la proposition de valeur de la mise à l’essai

La maîtrise de ces nouveaux fondamentaux exige une recherche perpétuelle des approches méthodologiques les plus adaptées. L’apport du capital humain est indispensable, tout autant qu’un travail de recherche de nouvelles solutions techniques ou de services dédiés permettant de répondre aux besoins les plus spécifiques.

Le responsable des mises à l’essai a un rôle charnière. Il est à cheval entre l’univers technique des développements, et celui stratégique des enjeux opérationnels. Cette position l’amène à renforcer sa place technico-fonctionnelle. Son savoir-faire méthodologique doit intégrer le besoin et l’anticipation des essais au plus proche des développements dans un sens (essais en amont) et dans l’autre (essais en production), miser sur la recette et la valeur opérationnelle, voire la contribution aux défis de l’exploitation.

Cette capacité d’interaction permanente avec des acteurs diversifiés illustre clairement l’importance du volet humain dans la constitution et la formation continue des équipes de qualification. L’évolution des impératifs de ce métier sous-entend un recrutement aussi bien axé sur les compétences générales que sur les compétences techniques. Flexibilité, réactivité, esprit d’équipe et adaptation permanente sont les atouts d’une activité de mise à l’essai réussie et porteuse de valeur.

Demain, les solutions de mise à l’essai devront combiner cadres d’essais automatisés et cycles exploratoires. La réussite de l’expérience client sera garantie par l’adoption du point de vue de l’utilisateur. Des plateformes d’essais participatifs (bêta) fourniront à cet égard de véritables réponses aux enjeux du commerce électronique, par leur capacité à s’adresser à des zones géographiques et à des cultures très larges.

Enfin, on peut supposer que la mise à l’essai des assistants vocaux nécessitera une refonte des méthodologies existantes. La voix, en tant que technologie émergente et complexe, sera un réel défi pour la mise à l’essai.

L’ensemble des solutions mises au service de la qualité logicielle devront ainsi constituer un catalogue de services sur demande en perpétuelle évolution et adaptation. Ce concept de mise à l’essai à la demande permettra aux acteurs clés du secteur d’innover sur des cadres encore confidentiels, mais sur lesquels un avantage concurrentiel pourra s’établir.

Intervention humaine et robotisation

Aujourd’hui, dans nos environnements dynamiques et concurrentiels, la défaillance n’a plus sa place. Certes, l’informatique s’est immiscée partout, au point qu’on peut désormais changer d’assurance ou de téléphone portable en quelques clics. Une telle rapidité était encore impossible il y a dix ans. Cette transformation des modes de vie a été rendue possible grâce à des progrès techniques et à une évolution du cadre légal. Mais ces possibilités décuplées se sont accompagnées d’une demande toujours plus intransigeante et impatiente. Le client, aujourd’hui, se lasse vite et déteste attendre. Les fournisseurs, pour rester concurrentiels, doivent donner un service constamment innovant. Car si l’apport de nouveauté, de valeur et de qualité n’est pas au rendez-vous, le client s’en ira aussi rapidement qu’il est venu.

Outils majeurs pour répondre à la recherche permanente de qualité et de nouveauté, les essais doivent être de plus grande qualité et être réalisés en plus grande quantité. La qualité délivrée doit être contrôlée pour être irréprochable. Cette qualité doit être perçue, mesurée. La démonstration de l’atteinte des objectifs de qualité demande une validation, qui passe nécessairement par des activités de mise à l’essai. Le métier, rendu indispensable, a donc évolué au rythme de la transformation du secteur. Il y a 20 ans, les niveaux d’exigence étaient moins stricts qu’aujourd’hui. Mais la grille s’est resserrée autour d’un objectif zéro défaut. Et tout naturellement, le niveau de qualité que permet d’atteindre l’agilité a un impact sur la quantité d’essais à réaliser. Bénéficier constamment de services enrichis implique d’effectuer des livraisons plus fréquentes. L’effort de mise à l’essai se voit démultiplié, soumis à des enjeux de revirement et de production extrêmement forts. En augmentant ces apports de nouveauté, c’est tout le secteur de la mise à l’essai qui a évolué, aussi bien dans les techniques employées, l’approche méthodologique que dans les façons de travailler. L’automatisation est devenue un gage de performance et l’unique moyen de respecter son délai de lancement.

Avant les années 1990, la mise à l’essai était réservée au secteur industriel. Mais des événements majeurs, comme l’arrivée de l’an 2000 ou la mise en place de l’euro, ont fait entrer l’industrialisation des essais dans le cadre du tertiaire financier. Des systèmes d’information gigantesques allaient être étudiés et passés au crible. Tout ce qui allait être produit serait capitalisé puis réutilisé sur un autre projet.

L’agilité a ainsi réveillé l’exécution automatique des essais. Aujourd’hui, il serait impossible de ne pas automatiser les essais. Les efforts liés aux essais de non-régression se sont démultipliés et ne peuvent plus être couverts manuellement, sous peine d’épuiser tout le budget lors des premières itérations. Par ailleurs, un robot ne se lassera pas d’effectuer des essais à l’infini! Il ne fera donc pas d’erreur et s’avérera plus performant qu’un humain pour exécuter les essais. Ce dernier pourra donc se tourner vers des tâches à plus grande valeur ajoutée. L’humain assumera des responsabilités liées à la conception des essais, par exemple, ou mettra en place des stratégies adaptées et diversifiées en fonction des contextes. Par ailleurs, l’automatisation par essais répétés doit aujourd’hui prendre sa place au sein des chaînes d’exploitation et de développement afin d’optimiser et d’accélérer encore plus la démarche de production logicielle.

Depuis quelques années, la mise à l’essai, ainsi que son cadre et ses enjeux, en s’adaptant aux évolutions des différents secteurs, a connu une révolution. Les pratiques ont tellement évolué que des normes internationales ont été mises en place. Un langage commun s’est établi au niveau mondial, rassemblant quelque 800 000 certifiés de partout dans le monde autour de l’ISTBQ (International Software Test and Qualification Board). La mise à l’essai est ainsi devenue une expertise à part entière, relevant de pratiques, d’outils et de savoir-faire spécifiques.