Beyond. Des médias plus que jamais acteurs du bien commun

La crise nous (re)révèle le rôle des médias et leur importance

94,4% de part d’audience pour Emmanuel Macron le 13 avril 2020, une durée d’écoute moyenne de la TV qui a explosé d’une heure par jour pendant le confinement, y compris chez les 15-24 ans, +150% de consommation d’information sur les plateformes numériques des médias, une bascule majeure vers le numérique dans la presse.

Depuis le début de la crise du Covid-19, les médias connaissent un succès ravivé, matérialisé par des audiences record pendant le confinement auprès de l’ensemble des publics, telles que le secteur n’en a connu depuis des années. Ces audiences se maintiennent à des niveaux plus élevés depuis, et ce quel que soit le support (radio, TV, presse, digital, etc.) et quels que soient le type de contenus diffusés.

Qui l’eût cru ? Tout était écrit pourtant : les réseaux sociaux sont les nouveaux médias, la TV est morte, la radio disparaît derrière les nouvelles plateformes…Autant de Cassandre battues en brèche par ce regain de popularité des médias.

Ces audiences révèlent ainsi ce rôle majeur qu’exercent les médias dans notre quotidien et ce, au-delà de la production et la distribution de contenus : un rôle qui lors du confinement est devenu notre seule fenêtre sur le monde extérieur, un rôle au service du bien commun et du vivre ensemble, rôle pris en main et illustré par les adaptations dont ils ont fait preuve des derniers mois, avec des moyens limités et en assurant la protection de leurs équipes.

Pourtant derrière ce tableau rose, d’autres réalités : audience ne veut pas dire confiance, comme l’illustrent toujours de nombreuses études et la prédominance des fake news.

D’autre part, le Covid-19 est un « Media Extinction Event ». Tous les médias souffrent des baisses d’investissement massives en publicité, la presse subit des pertes sans précédents dues au manque de distribution de ses titres en points de vente, des milliers de médias risquent de disparaître à travers le monde, et avec eux la pluralité d’une information et d’une offre de divertissement.

Et enfin, l’arrêt des productions pendant plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois, font peser un risque majeur de pénurie des contenus, mettant en risque les propositions éditoriales de demain.

Ces paradoxes nous interrogent en tant que citoyens et acteurs économiques sur notre rapport aux médias, sur ce rôle au sein de la société, sur des questions majeures portant sur :

  • notre consommation des médias : comment promouvoir ce vivre ensemble et répondre à nos besoins personnalisés ?
  • notre rapport à l’information, encore contrasté, entre volonté d’adhérer et crise de confiance : comment faire en sorte de traduire un monde incertain auprès du plus grand nombre ?
  • notre rapport au financement des médias : la chute des revenus publicitaires met en péril de nombreux médias et dans son sillage, la capacité de production de l’information et la pluralité des opinions : comment en assurer la résilience ?

En temps normal, toutes ces questions s’inscrivent en toile de fond des changements en cours au sein des médias, tous en transformation profonde de leurs offres et de leurs modèles depuis plus d’une décennie. Toutefois, une tendance se dessine de médias plateforme du bien commun qui passent par 3 axes :

  • de nouvelles expériences éditoriales et de nouvelles manières de produire accélérées par cette période si particulière,
  • un rôle indispensable de fenêtre sur le monde et de vecteur de lien social,
  • un engagement accru des médias au service de la société pour informer et faire agir,

et qui implique d’en repenser les financements.

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