Environnement : l’économie bleue en transition

Et si l’économie bleue devenait un peu plus verte ? La route est tracée, et des acteurs sont engagés dans la transition.

François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a d’ailleurs salué « les efforts du secteur du transport maritime » pour réduire son impact environnemental devant 1 100 acteurs de l’économie bleue réunis mercredi 28 novembre, à Brest pour la deuxième journée des Assises de l’économie de la mer.

« Ce qui est fait avec la transformation du secteur, notamment avec l'adoption de plus en plus du gaz naturel liquéfié est extrêmement important et doit être d'avantage connu. »

Les opérateurs n’ont pas vraiment le choix, puisque l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a fixé un objectif : la réduction du volume des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50 % en 2050 par rapport à 2008. Une action fondamentale puisque le transport international est responsable d’une part d’environ 2 à 3 % des émissions d’origine anthropique de CO2 au niveau mondial.

« La solution, c'est notamment le choix de la propulsion au gaz naturel liquéfié. »

Ainsi, la compagnie française CMA CGM a annoncé en novembre 2017 que ses neuf futurs porte-conteneurs de 22 000 EVP seraient propulsés au GNL. Des unités livrables début 2020. De son côté la compagnie Brittany Ferries, spécialiste du transport de passagers et de fret basé à Roscoff dans le Finistère, devrait mettre en service l’été prochain le Honfleur, son tout dernier navire neuf en construction, et qui sera propulsé au GNL. Mais son patron, Jean-Marc Roué, voit déjà un coup plus loin. « Le GNL est une énergie de transition pour réduire les émissions, ce n’est qu’une partie de la solution car ça reste une énergie fossile », confiait-il depuis le hall du Quartz à Brest, lors des Assises. Pour lui, la réponse pourrait plutôt se trouver du côté de l’hydrogène.

Le transport n’est pas le seul secteur impliqué dans la transition verte. Le ministre a applaudi « les efforts qui sont fournis avec la mise en place d’une véritable filière de recyclage des navires de plaisance qui sera opérationnelle dès 2019, je sais tous ces efforts de transformation écologique du secteur maritime ». Les secteurs des biotechnologies et de la recherche pourraient aussi apporter des solutions pour la santé et l’alimentation. La branche des énergies marines renouvelables est dynamique et émergente, avec des projets en hydrolien et éolien flottant ou posé. Ce secteur représente 2 650 emplois en France, et un chiffre d’affaires de 652 millions d’euros (chiffres 2018/2019, source Cluster Maritime).

Mais les industriels ont été déçus par la Programmation pluriannuelle de l’énergie présentée fin novembre, et on est loin des 15 milliards de CA et 27 500 emplois de l’Oil&Gas et du secteur transport et logistique (26,2 milliards de CA et 44 000 emplois). L’économie maritime française pèse 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires et représente 336 351 emplois.

Auteur : onepoint

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