La cité, un organisme bien vivant

Créé en 1967 dans le cadre de la loi d’orientation foncière qui a installé les agences d’urbanisme, l’Atelier Parisien d’URbanisme, association loi 1901, a pour mission de documenter et d’accompagner les collectivités dans un objectif d’amélioration continue des villes.

Un positionnement atypique qui fait de l’Apur une plateforme hybride, impliquée dans une démarche open data, qui réunit aujourd’hui plus de 27 partenaires publics et 80 salariés qui travaillent dans un échange permanent.

L’Apur met ainsi à la disposition des citoyens et des collectivités de nombreuses bases de données sur les 700 kilomètres carrés métropolitains, sur les espaces verts, l’occupation foncière, les zones d’activités, mais aussi des données socio-économiques, environnementales, etc.

Véritable puits de connaissances, l’Apur est également un outil prospectif qui alimente les politiques publiques sur les tendances à venir à moyen et long terme.

Privilégiant à l’origine des études concernant Paris, l’Apur travaille aujourd’hui tant à l’échelle Paris que celle du Grand Paris ; l’ensemble des sujets qui « font » la ville sont traités à partir de la valorisation de ce qui est déjà là et l’articulation de l’ensemble des services urbains, les ressources cachées de la cité.

La ville est toujours inscrite dans la longue histoire, une continuité avec quelques ruptures - Dominique Alba, directrice générale de l’Apur,

En 1967, l’Apur a eu pour première mission d’interroger les démolitions en cours dans Paris. Notamment les projets autoroutiers, dont les voies sur berges Rive Gauche (la voie Rive Droite était déjà engagée ainsi que la construction du périphérique) et la proposition de couverture du Canal Saint-Martin.

Une première mission qui a permis à l’Apur de poser un cadre qui est désormais une de ses marques de fabrique : l’avenir peut s’imaginer et se construire à partir de l’existant et de ses habitants.

Un mouvement à contre-courant pour l’époque, mais qui rejoindra rapidement à la fois les attentes des parisiens et celles des élus : Valéry Giscard d’Estaing Président de la République arrêtera les démolitions en 1974 et Jacques Chirac, premier maire de Paris élu en 1977, s’attachera à la réparation.

Cette vision se traduit par l’adoption du Plan d’Occupation des Sols (POS) de Paris et du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de 1977, qui ont fixé un cap, repris en 2006 par le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Les années 80-90 voient la réhabilitation de la ville, la prise en compte de l’existant, la reconsidération de l’urbanisme haussmannien, tout en permettant la réalisation des grands projets présidentiels.

Les années 90 sont l’occasion de commencer à s’interroger sur le partage de l’espace public. C’est la période des « quartiers tranquilles » et le Paris des villages. Il faut attendre 2001 pour que Paris change de rythme et se remette en mouvement.

Bertrand Delanoë, élu maire de Paris en 2001, engage de très nombreux chantiers : une transformation des cadres réglementaires qui intègre de nouvelles règles en faveur de plus de solidarité et de mixité, tout en prenant en compte les questions environnementales, la résorption de l’insalubrité, la transformation de l’espace public, l’installation de Vélib et l’engagement du premier Plan Climat avec la mise en place du nouveau PLU voté en 2006.

Ce sera aussi l’ouverture vers ses voisins ; la ville ne peut plus être vue/pensée comme un endroit isolé de ses alentours.

L’Apur élargit ses bases de données et ses travaux au Grand Paris.

Et Paris demain ?

Un Paris accueillant, accessible à toutes et tous, qui aura tissé des liens avec ses voisins ; un Paris en lien avec les évolutions des rythmes de vie, questions centrales de la société en ville, mais aussi le travail le dimanche, les rythmes scolaires, les temps de déplacement, la vie nocturne…

La ville est aujourd’hui pensée de façon complexe, au regard des attentes des citadins et des défis environnementaux ; une planification plus inventive, plus dynamique se met en place.

Comme le souligne Dominique Alba « il y a 30 ans, la réponse a un besoin passait la plupart du temps par la construction d’un équipement, d’un espace. Aujourd’hui, face à un besoin, les réponses sont multiformes.

Cela peut relever du partage d’espace, de la mise en place d’un service, d’un réseau ; nous réfléchissons en termes d’usage, de service disponible ». Ainsi, peu à peu, la ville s’ouvre, se partage, retrouve des liens et s’enrichit de nouveaux lieux. Le Grand Paris s’inscrit dans ce mouvement qui souhaite associer le global et le local comme beaucoup le disent.

La data, une nouvelle information, un bien commun

Prenons l’exemple du déplacement : il y a quelques années, lorsque nous devions aller d’un point A à un point B, nous regardions une carte et nous prenions le chemin le plus évident. Désormais, le citoyen, avec l’aide de son smartphone, optimise ses déplacements en temps réel. Une optimisation qui permet aux villes d’être dans une démarche d’amélioration continue et d’offrir aux citoyens des espaces qui leur conviennent. Une opportunité pour développer le lien entre le citoyen habitant et le citoyen acteur.

Concrètement qu’en sera-t-il de Paris 2024 ?

Les JO sont bien entendu un accélérateur de transformation pour la ville de Paris et la Seine Saint-Denis. Un projet de liens et d’accélération : la baignade dans la Seine et la Marne, les canaux, la réduction des coupures entre Paris et sa périphérie, le développement des transports publics et des mobilités douces…

Ce qu’on peut également noter, c’est que 95% des sites de compétition de Paris 2024 sont existants ou temporaires. Les projets urbains qui ont été travaillés seront tous réalisés en intégrant l’adaptation au changement climatique et l’inclusion.

Mais surtout, les JO 2024 sont un accélérateur sociétal et social ! Ils sont un patrimoine, un renforcement des liens entre générations. Et nous nous devons de laisser cet héritage et donc d’y travailler dès à présent.

Auteur : onepoint

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