Réduction des coûts de transport

Le transport représente un poste budgétaire important pour les entreprises, généralement compris entre 3% et 10% du coût complet des produits manufacturés.

Cette dépense est peu remise en question car le transport est considéré comme « stratégique » dans la logistique globale de l’entreprise (comprendre : variable d’ajustement qui doit rendre le service à tout prix…). Classé en achat hors production, le transport est souvent traité comme une prestation externe « basique » qui doit répondre avec très peu de flexibilité aux contraintes imposées à la fois par l’expéditeur et par le  destinataire.

Cette approche est à l’origine d’une sous-optimisation de cette étape de la chaîne logistique.

Notre expérience démontre en effet que les coûts de transport peuvent être significativement optimisés, mais à condition d’appréhender l’achat de transport non pas comme une commodité mais comme une prestation de service à adapter à l’environnement propre à votre entreprise.

L’Acheteur Transport doit être objectivé sur l’optimisation des coûts de transport et sur la capacité à garantir les niveaux de service recherchés (disponibilité, réactivité, ponctualité…). Pour atteindre cet objectif, sa démarche doit repartir du besoin opérationnel :

Traduire des besoins fonctionnels en besoins transport

L’acheteur doit traduire la demande opérationnelle en besoin fonctionnel et bien comprendre quelles en sont les spécificités.

Souvent les besoins sont exprimés en termes « basiques » (exemple : livraison à J+1). Pour bien traduire ce niveau de service en besoins transport, l’acheteur doit :

  • avoir une connaissance détaillée des flux de transport concernés et de leurs typologies (distance, fréquence, saisonnalité,…)
  • préciser le niveau de service attendu (exemple : J+1 avant 13h ou J+1 avant 18h)
  • mesurer les contraintes adjacentes au transport (exemple : heure de disponibilité des marchandises pour expédition).

Il doit aussi mesurer si le niveau de service tel qu’il est exprimé est en adéquation avec ce que propose le marché du transport (toute demande « hors marché » entrainant des surcoûts importants) et le cas échéant challenger le besoin pour essayer de rentrer dans les contraintes du marché.

Traduire les besoins transport en achat de transport

Les systèmes de tarification sont variés (location, à la liaison, au km, au niveau de service,…). Ils doivent être adaptés aux flux physiques. L’achat de transport doit se concrétiser différemment selon le type de flux : appel à des prestataires distincts et/ou application de grilles tarifaires adaptées.

De plus, le transport est une activité de service, avec des contraintes humaines (repositionnement des chauffeurs) et géographiques (potentiels de rechargement de la zone de destination) qui ont un impact direct sur la disponibilité et le coût des moyens.

L’achat de transport doit prendre en compte cette disponibilité des moyens et chercher à la sécuriser. Cela peut passer par des engagements de volumes et/ou de chiffre d’affaire avec les transporteurs, qui doivent être anticipés dès l’acte d’achat et de contractualisation.

La formalisation du cahier des charges doit reprendre ces éléments de manière explicite afin de faciliter la comparaison des offres et le positionnement des transporteurs. Cela sous-entend que, préalablement à la rédaction du cahier des charges, l’acheteur ait bien traduit les besoins opérationnels en besoins fonctionnels, puis en besoins transport et en achat de transport.

L’Acheteur Transport doit avoir une connaissance du marché du transport et de ses contraintes, ce qui amène souvent les entreprises à confier cette fonction à des logisticiens ou des affréteurs disposant d’une certaine séniorité.

Pourtant, il doit être aussi et avant tout un acheteur, qui va chercher à construire en toute indépendance une relation gagnant/gagnant avec les prestataires en s’assurant :

  • que les contraintes ne sont pas uniquement du coté des transporteurs, mais que le chargeur en assume une partie (si des engagements de volume sont proposés, le chargeur doit se donner les moyens de les respecter) ;
  • que le prestataire aura la capacité et intérêt à accompagner l’entreprise dans le temps (évolution du transporteur et/ou du chargeur, du cadre législatif, disponibilité de moyens, saisonnalité ou cyclicité des besoins …)

Garant de la qualité de cette relation, il sécurise le respect des engagements de niveau de service par la mise en place d’un reporting régulier de la performance du transporteur. A cette fin, il se doit de le rencontrer régulièrement.

En synthèse…

Le transport doit être considéré et acheté comme une véritable prestation de service. Pour cela l’Acheteur Transport doit s’intéresser à chaque étape du processus d’achat et d’exécution du transport :

  • Définition des besoins de transport et du niveau de service associé
  • Achat du transport (sourcing et mode de contractualisation)
  • Mise en exécution (planification, réservation, chargement)
  • Contrôle de la qualité du transport

C’est à ce prix qu’il parviendra à optimiser de façon significative les coûts de transport, tout en garantissant un niveau de service répondant aux besoins des opérations.

Auteur : Jean-Victor Dalsace

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