ACAPS 2021 : quand onepoint valorise ses travaux de R&D

La R&D de onepoint a eu l’occasion de présenter ses travaux de recherche sur le projet SportTrooper.

Alexandra Delmas, Docteure en sciences cognitives et Consultante R&D et Nina Franiatte Doctorante en sciences cognitives ont participé au 19ème congrès international de l’ACAPS (Association des Chercheurs en Activités Physiques et Sportives) qui s’est tenu cette année à Montpellier du 27 au 29 octobre 2021. Cette édition mettait à l’honneur l’apport des technologies et du numérique dans les activités physiques et sportives. 

ACAPS 2021 : quand onepoint valorise ses travaux de R&D

Le congrès ACAPS

Il s’agit de l’un des plus gros congrès scientifiques traitant des thématiques liées aux activités physiques et sportives. Cette année, 648 participants (dont 543 congressistes) issus de 14 pays différents ont participé à 10 symposiums incluant 51 prises de parole, 240 présentations orales d’articles (dont la nôtre) et 140 posters, répartis dans 5 salles en parallèle qui se déroulaient de 8h à 19h.

Les grandes thématiques des conférences s’articulaient autour de :

  • La psychologie et des sciences de l’intervention,
  • Les sciences et technologies du numérique,
  • Les sciences de la vie, physiologie et biomécanique,
  • Les neurosciences et contrôle moteur.

Les grandes tendances

Parmi ces thématiques, les chercheuses ont retranscrit les sujets les plus pertinents pour onepoint, dont font partis :

Psychologie et sciences de l’intervention

  • Favoriser la motivation

Les principaux travaux ont porté sur 1) Le rôle de la dimension sociale de l’intérêt situationnel chez les jeunes adultes dans les « exergames » (jeux vidéo actifs – ex Ring Fit Adventure). L’intérêt situationnel désigne l’attention focalisée et la réaction affective déclenchée sur le moment par des stimuli environnementaux. 2) La conception d’un « serious game » où l’avatar doit éviter des tentations sédentaires en se déplaçant le plus longtemps possible. 3) Les effets des jeux vidéo actifs sur l’intérêt situationnel et l’activité physique chez les lycéennes. L’objectif était de construire un programme en Education Physique en se basant sur les 5 dimensions de la théorie de l’intérêt situationnel : nouveauté, défi, demande d’attention, intention d’exploration et plaisir instantané.

  • Promouvoir la santé dans le sport de haute performance

Des chercheurs ont notamment travaillé sur le stress et les stratégies de coping (comportements mis en place pour gérer une situation stressante) durant la phase de qualification pour les JO de Tokyo 2021 en mettant en relations la performance et le « burn out » parmi les nageurs artistiques d’élite.

  • Bénéfices associés à l’activité physique

Un des travaux phare qui en est ressorti dans cette catégorie a été l’analyse du développement des compétences émotionnelles via l’activité physique des étudiants en santé, pour les aider à gérer les difficultés. En augmentant les activités physiques, les compétences émotionnelles ont pu être développées, ce qui a impacté leur bien-être et leurs relations sociales. Enfin, une dernière étude a porté sur la conception d’un programme d’activités physiques au travail pour prévenir du « burn out » et promouvoir la vigueur. La vigueur désigne le sentiment d’avoir un niveau optimal de ressources cognitives, émotionnelles et physiques pour s’engager dans son travail. Ce programme, qui se base sur les 6 thématiques de la récupération professionnelle (détachement psychologique, relaxation, sentiment de maitrise, autonomie, interactions sociales, réponses affectives), a mis en avant la diminution du risque de « burn out » en augmentant les activités physiques.

Sciences et technologies du numérique

  • E-learning et comportement

Parmi les travaux de cette catégorie, nous avons pu assister à des présentations incluant du « e-learning » (qui caractérise l’apprentissage via des outils numériques) dans le cadre de l’activité physique. Plus particulièrement, nous avons été sensibilisées aux méthodes de changement du comportement utilisées pour augmenter l’activité physique des utilisateurs, via des applications connectées. Ces solutions sont proposées dans un contexte environnemental et social actuel, dans lequel nous savons par exemple que la sédentarité est plus mortelle que le tabac. Grâce à elles, il est possible de créer des systèmes connectés adaptatifs et personnalisés, qui permettent à l’utilisateur de bénéficier d’une phase d’accompagnement, ou encore d’une mise à jour du modèle de préférence selon la motivation de l’utilisateur ou de critères prédéfinis comme la météo.

  • Méthodes numériques pour l’entraînement

Cette catégorie présentait les méthodes numériques comme un levier pour l’entraînement et l’amélioration de la performance sportive. Par exemple, la tâche cognitive MOT (Multiple Object Tracking), qui permet d’améliorer l’attention est de plus en plus utilisée dans les programmes d’entraînement numérique pour les sportifs.

Surtout, c’est ici que nos chercheuses ont pu faire part de leurs travaux : “Methodology for the induction of competitive stress during virtual reality training”. Cette présentation orale de 15 minutes a pu mettre en avant le contexte dans lequel s’est créé le projet SportTrooper : un désir d’accompagnement de la gestion du stress chez les sportifs de haut niveau en tir, via l’utilisation de méthodes numériques. Mais cela a également permis d’apporter des précisions sur la première expérimentation menée au sein du CREPS de Bordeaux (l’entraînement augmenté via SportTrooper génère-t-il un stress de type compétitif ?) ainsi que sur les résultats obtenus.

Suite à cela, de nombreux participants ont pu échanger avec nous, notamment en apportant des axes de réflexion pour nos futures études (e.g. le volume sonore des commandements de tir a-t-il un impact sur la performance ?) et en nous faisant part de leurs expériences sur des problématiques similaires.

Sciences de la vie, physiologie et biomécanique

  • Sport paralympique

La problématique de la performance dans le sport paralympique a également été mise à l’honneur. Lors du symposium éponyme “Paralympic sports”, une présentation sur la stabilité dans le para-tir a retenu notre attention. En effet, la recherche de stabilité dans le tir est une problématique centrale pour améliorer la performance. Chez les para-tireurs, il existe certains handicaps tels que l’hémiplégie ou la dystonie (qui peut amener le sportif à fléchir les doigts de la main sur la carabine de façon aléatoire) qui peuvent être à l’origine d’une appréhension qui déstabilise le tireur, et donc la performance. Pour palier cela, des réflexions et des interventions cliniques ont été progressivement intégrées à l’entraînement. Par exemple, une analyse du mouvement avec des marqueurs sur la main a permis d’évaluer la précision du tireur, et donc d’obtenir un feedback quant aux axes d’amélioration.

Aujourd’hui, encore peu de travaux traitent des problématiques du handicap et de l’impact sur la performance. Ces premières étapes de suivi des para-tireurs ont pu montrer la pertinence d’une réflexion commune impliquant les équipes techniques, l’athlète et les équipes médicales.

  • Déterminants de la performance

Enfin, la catégorie “Déterminants de la performance” a permis d’amener de nouvelles clés de lecture et de compréhension quant aux aspects biomécaniques et physiologiques impliqués dans la réussite des sportifs. Pour reprendre l’exemple du tir sportif, nous avons pu assister à un retour d’expérience de travaux dont l’objectif était d’évaluer les paramètres de stabilité relié à la stratégie de respiration, déterminants essentiels lorsque l’on cherche à analyser la performance.

Sessions poster

Entre les sessions de communication orale se déroulaient également les sessions de présentation de posters scientifiques, qui s’inscrivaient dans l’une des thématiques précitées. Les posters scientifiques sont des résumés illustrés d’articles scientifiques dont l’objectif est de promouvoir les travaux de recherche. Souvent, il s’agit de travaux préliminaires ayant peu ou pas encore de résultats (contrairement aux articles scientifiques), dont l’objectif est de donner un bon aperçu de la démarche en étant lu en moins de 5 min. Parmi les 140 posters affichés se trouvait une des premières études françaises à évaluer l’état psychologique et les conditions de vie pendant et après le premier confinement entre mars et mai 2020.

Le but était d’analyser les effets du premier confinement sur l’anxiété des adultes français, et de regarder l’effet potentiel du profil d’activité du participant (sédentaire vs. Actifs) sur les mesures d’anxiété. Les résultats n’ont pas identifié d’impact négatif psychologique : l’anxiété a diminué pendant le confinement et après un mois. Les niveaux de sédentarité et d’activité n’ont pas impacté l’anxiété. Cela peut s’expliquer par la catégorie socio-professionnelle des participants qui n’étaient pas en situation de précarité (avaient majoritairement un emploi stable qu’ils allaient retrouver après le confinement, le confinement était alors plutôt vu de façon positive), ce qui n’était pas forcément représentatif de la population. Les participants avaient des conditions de vie sociales et physiques favorables qui peuvent être des facteurs protecteurs pour la gestion de l’isolation en confinement.

Une conférence de qualité

Ce type de conférence scientifique est primordial dans la R&D car cela permet de confronter les travaux des chercheurs à la communauté scientifique. Les participations ont autorité car un article scientifique a préalablement été soumis et validé par un comité d’experts sollicités pour le congrès.

En assistant à un congrès sur la recherche en activité sportive, nous avons été agréablement surpris de suivre autant de conférences liées à nos sujets de recherche comme la motivation, le stress, les « serious games », la charge mentale, etc. Ces sujets sont notamment centraux pour onepoint, qui met au cœur de ses enjeux le bien-être au travail de ses collaborateurs. Cette période de forte émulation scientifique nous a permis d’obtenir ainsi de nouveaux axes de recherche pertinents pour faire évoluer nos sujets !

Les mois prochains feront l’objet de nouvelles expérimentations sur le projet SportTrooper, notamment en testant l’efficacité de la solution numérique chez les tireurs de haut niveau après six mois d’entraînement. Par la suite, nos chercheuses aimeraient étendre le concept à d’autres sports, pour mettre la question de la gestion du stress au centre des enjeux de la performance sportive.

Auteur : Nina Franiatte

Doctorante en sciences cognitives