On Décrypte | ChatGPT Atlas : un nouveau navigateur qui changera la donne ?

Avouez-le : vous naviguez probablement sur Chrome, Edge ou Firefox, avec ChatGPT qui attend dans un autre onglet. Et si l’expérience de navigation web et l’intelligence artificielle se rencontraient ?

Lancé le 21 octobre, ChatGPT Atlas n’est pas un simple navigateur de plus dans la mêlée. Atlas a été imaginé dès le départ comme une intelligence artificielle dont le rôle est de faciliter votre navigation sur le web. Il ne se contente pas d’afficher des pages. Il les comprend, les explore, les analyse pour vous, en plus d’ouvrir des onglets, faire des recherches, visiter des sites, remplir des formulaires… bref, il agit en ligne avec une étonnante autonomie.

Alors, pourquoi OpenAI ravive l’ancienne guerre des moteurs de recherche?

Parce qu’elle annonce un changement majeur dans notre façon d’interagir avec Internet, soulève de gros défis en matière de sécurité et de protection des données et parce qu’elle aura un impact direct sur tous ceux qui créent du contenu en ligne.
Pour y voir plus clair, établissons d’abord là où Atlas se démarque et où ce nouveau navigateur déçoit.

Les forces d’Atlas

• Analyse en temps réel : Atlas comprend le contenu des pages web que vous consultez et peut répondre à vos questions instantanément.
• Navigation autonome : il explore le web à votre place selon vos demandes. Il peut filtrer des résultats, naviguer dans des menus, ou même ajouter des articles à un panier d’achat comme le ferait un humain.
• Mémoire adaptative : Atlas retient vos habitudes et vos préférences pour ajuster son comportement et vous simplifier la vie.

Ses limites

• Accès restreint : pour l’instant, il est réservé aux abonnés payants et uniquement disponible sur Mac, des limites sans doute temporaires.
• Performance inégale : il peut être lent, et ses erreurs sont encore fréquentes. L’effet « wow » retombe vite quand on essaie de l’utiliser de manière soutenue.
• Sécurité fragile : à peine 24 heures après son lancement, des failles ont déjà été détectées. OpenAI a réagi rapidement, mais recommande de ne pas l’utiliser pour des données sensibles ou réglementées.

Une innovation encore en rodage

Atlas, c’est à la fois une percée technologique et un produit encore jeune. Comme ChatGPT à ses débuts, il promet des gains de productivité, mais expose aussi à des risques sérieux.

Ce qui est fascinant, c’est la dynamique qui se crée. Une IA comme Atlas navigue désormais sur un web déjà saturé de contenu généré par d’autres IA. On entre dans un monde où les intelligences artificielles se lisent, se répondent et se concurrencent entre elles pour attirer notre attention.

Derrière cette effervescence, on voit se dessiner plusieurs tendances fortes. Par exemples, certains joueurs ajoutent de l’IA à leur modèle existant, tandis que d’autres produits comme ChatGPT Atlas repensent entièrement la navigation autour de l’intelligence artificielle. Aussi, la course à la monétisation des données personnelles reste bien présente, même sous de nouveaux visages. Et enfin, il s’agira d’un changement majeur pour tous ceux qui produisent du contenu en ligne. Après le SEO, on parle déjà de GEO et de AIO, l’art d’être visible aux yeux des intelligences artificielles.

Tout cela contribue à façonner un web à deux vitesses : un web d’humains, que les IA parcourent et interprètent sans toujours le comprendre ; et un web d’IA, que nous observons à notre tour sans en maîtriser tous les codes.

Entre les deux, la frontière devient floue et c’est sans doute là que se joue la prochaine grande révolution numérique.

Regardez la capsule On Décrypte de notre Leader Data.IA, Philippe Harel.