L’Art du Care : quand le numérique réinvente la Santé

Pendant longtemps, l’hôpital a été perçu comme un sanctuaire du soin. Il s’agissait d’un espace où la technique et la médecine prenaient toute la place. On y entrait pour « être pris en charge. » Souvent, nous y trouvions une posture passive. Nous étions presque dépossédés de notre rôle, de notre identité.

 

Mais aujourd’hui, un changement profond a lieu. L’hôpital, d’un simple centre de soin, devient un lieu de vie.  Durant cette transformation, le patient cesse d’être un objet. Il devient enfin un véritable sujet, le partenaire de sa santé.

Un nouvel hôpital pour mettre le patient au cœur de sa santé

Ce changement n’est pas un changement cosmétique. Il répond à une double nécessité.

D’un côté, la pression croissante sur les systèmes de santé impose de repenser l’efficacité organisationnelle. Il s’agit ainsi de limiter l’engorgements des urgences ou d’inventer un parcours de soin plus fluide pour les patients vivant dans les déserts médicaux. De l’autre côté, les patients aspirent à être acteurs, protagonistes ou partenaires de leur santé. Mieux informés, plus connectés, ils évoluent désormais dans un monde qui doit prendre en compte leur ressenti et leur bien-être dans toute la chaine du soin.

Un hôpital qui se veut « lieu de vie » ne peut pas se limiter à traiter une pathologie. Au contraire, c’est la personne dans toute ses dimensions, physiques, psychologiques, sociales ou culturelles qu’il doit soigner.

Cette approche holistique réclame des espaces plus accueillants, mais aussi mieux dotés. Elle repose sur des services de soutien, des parcours intégrant la prévention en amont des premiers symptômes. Grâce à une éducation à la santé et un accompagnement personnalisé tout au long du parcours de soin, l’hôpital lieu de vie compose un écosystème vertueux et holistique. La bienveillance et la confiance redevienne ainsi le garant d’un nouveau pacte thérapeutique.

La digitalisation catalyseurs transformation de l’hôpital

Dans ce pacte renouvelé, quelle place occupe la technologie ? Souvent perçue comme une menace pour l’humanité du soin, elle rend au contraire le soignant à sa mission première : prendre soin. En déchargeant les personnels médicaux d’une partie de leurs tâches, elle leur rend le temps nécessaire à une prise en charge humaine de leurs patients.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (2023), l’intégration des outils numériques dans les parcours de soins pourrait améliorer de 20 à 30 % la coordination entre les acteurs et réduire jusqu’à 15 % les délais de prise en charge.

Concrètement, cela passerait par des outils variés, allant de la plateforme collaborative pour professionnels de santé aux application de suivi personnalisé pour les patient. D’autres applications plus ambitieuses voient déjà le jour. L’IA aide ainsi au diagnostic de certaines pathologies complexe sous la supervision des soignants. On voit aussi apparaître des dispositifs immersifs pour la gestion de la douleur ou de la rééducation.

Cependant, et il faut insister sur ce point : ces innovations ne remplacent pas le contact humain. Au contraire, elles le préparent, l’enrichissent et le prolongent.

Du patient-objet au patient-partenaire

Dans le modèle classique, le patient ‘subit’ son parcours. On lui explique peu ; on décide beaucoup lui.

Il est donc temps de proposer un nouvel art du soin fondé sur une co-construction du soin. Les décisions doivent être prises avec le patient. Celui-ci doit disposer d’informations claires, d’outils pour comprendre sa situation et d’un espace de liberté pour exprimer ses choix.

Les bénéfices sont connus. Une étude menée par la Mayo Clinic (2022) montre que l’implication active du patient dans les décisions médicales améliore l’adhésion thérapeutique de 25 % et réduit les réhospitalisassions évitables de 19 %.

Une transformation culturelle autant que technologique qu’économique

Passer de l’hôpital-lieu de soin à l’hôpital-lieu de vie, c’est plus qu’un changement d’outils ou d’organisation.

C’est un changement de culture. C’est reconnaître que l’écoute est aussi importante que l’acte médical. C’est intégrer le « care » dans les indicateurs de qualité. C’est former les soignants à la relation autant qu’à la technique. C’est enfin co-designer les espaces et parcours avec les patients.

L’Institut Onepoint portera cette vision lors de la 4ᵉ édition de son événement annuel le 14 octobre prochain.

Cette journée permettra aux de médecins, chercheurs, experts du digital, chirurgien, designers de croiser leurs regards pour inventer un nouvel « Art du Care. » Car l’Art du Care, c’est avant tout la conviction que la santé de demain sera plus holistique, plus collaborative et définitivement, plus humaine. Derrière une maladie, il y a une histoire, une vie, un sens.

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